



Histoire et origines
Les racines de la crèche provençale
La représentation de la Nativité s’impose en Provence dès le Moyen Âge, mais c’est véritablement à la Révolution française que s’opère un tournant décisif. Lorsque les églises ferment et que les crèches publiques sont interdites, les Provençaux transposent la scène chez eux, à l’échelle du foyer. Ils sculptent alors de petites figurines en argile, les “santouns”, ces “petits saints” qui deviendront le symbole de la crèche provençale.
Ces figurines, d’abord façonnées à la main et en tissu, se transforment peu à peu en véritables œuvres miniatures grâce à l’usage de l’argile locale. Dès le XIXᵉ siècle, les santons se démocratisent : les artisans créent des moules, diversifient les personnages et élargissent la mise en scène à l’ensemble du village provençal. La crèche n’est plus seulement religieuse : elle devient un tableau vivant du quotidien.
Aubagne, terre d’argile et berceau du savoir-faire santonnier
Si les santons sont un emblème provençal, Aubagne en est l’un des plus grands foyers historiques. Sa richesse en argile rouge, déjà exploitée pour la poterie et la céramique, offre une matière première idéale pour la création de figurines. Grâce à cela, dès le XIXᵉ siècle, la ville voit se développer de nombreux ateliers où se transmettent les techniques de modelage, de moulage et de peinture.
Ce savoir-faire ancestral, transmis de génération en génération, est aujourd’hui reconnu comme patrimoine culturel immatériel en France. Mais au-delà de la technique, ce qui fait la force d’Aubagne, c’est sa capacité à conjuguer tradition et innovation : ici, le santon est un art vivant, en constante évolution.

































